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Siem Reap – Battambang

Ce matin, trois heures de transfert entre Siem Reap et Battambang, deuxième ville du pays en population (250 000 habitants, soit à peine plus que la population de Bordeaux) et carrefour entre la Thaïlande et la capitale Phnom Penh. Sur la route nous avons tout de même effectué un petit arrêt pour apprendre plein de choses sur la fabrication de la soie.

La ferme à soie

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Un champs de mûriers

La ferme que nous visitons est un peu particulière puisqu’elle s’inscrit dans un projet de formation et d’insertion des jeunes des milieux ruraux en leur apprenant un métier lié à l’art ou l’artisanat traditionnel dans un cadre socialement favorable. D’autre sites sont dédiés par exemple à la sculpture ou à la peinture.

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Notre visite est tout à fait complémentaire à celle effectuée la veille à la ferme aux papillons puisque les vers à soie forment également, lorsqu’ils sont conservé jusqu’à maturité, des papillons. Comme pour tous les papillons, ceux-ci pondent des œufs sur leur plante préférée (ici le mûrier). Les larves issues de ces œufs sont ensuite nourries hors champs (pour éviter les prédateurs), puis, lorsqu’elles forment des cocons, ceux-ci sont par leur grande majorité séchés pour la soie, et les autres conservés pour avoir d’autres papillons, et ainsi d’autres œufs, afin de pérenniser le processus.

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Le cocon est ensuite baigné puis son fil embobiné en plusieurs étapes. La partie extérieure, donnant un fil un peu moins beau, est séparée de l’intérieur du cocon, de meilleur qualité et qui donnera une soie plus belle. Les fils ainsi extraits seront blanchis, teintés, puis tissés avec des métiers traditionnels par des ouvrières d’une surprenante dextérité.

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La fête au village

Le village de la maman de Sophary est à environ 10 minutes de Battambang. Mais même si ce n’est pas très loin, c’est déjà la campagne. Nous avons eu la joie de partager avec la famille les deux repas de la journée, et, dans la soirée, à une belle coutume locale.

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Pendant deux heures, peu avant la tombée de la nuit, les passants s’arrosent copieusement à l’aide de bombes à eau, casseroles et tout autre récipient susceptibles de doucher toute personne ou véhicule dans une distance de quelques mètres. Les abords des maisons deviennent des camps retranchés où se préparent dans l’arrière cours les munitions qui seront promptement consommés dans l’hilarité générale. Un peu plus loin, des riverains animent la soirée à grand renfort de musique techno. Sur la route, les plus riches montent à 10 à l’arrière de pick-up spécialement équipées de bidons. Les motards, moins bien armés, acceptent bien volontiers de se retrouver sans défense sous les embruns.

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Pour varier un peu les plaisirs, certains, équipés de talc, blanchissent les visages déjà arrosés. Pour notre part, nous étions complètement trempés, mais heureux. Et puis avec la chaleur, tout va vite sécher !

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Cette coutume s’inscrit normalement dans le cadre du nouvel an, mais il faut croire qu’ici, on aime bien prolonger la fête. Demain, comme c’est dimanche, il parait qu’ils risquent de remettre ça…